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Café Celou

Il n’est pas rare que table de chef reprenne l’extrait d’un roman ou d’un film qui évoque un moment de gastronomie, restitue l’atmosphère d’une brasserie… Voici quelques lignes d’un auteur, Anatole Nils, qui missione souvent son personnage principal dans des bistro pas possible devant un plat de pied et paquets ou … un gratin dauphinois.

J’ai remonté le col de mon blouson, la pluie ne va pas tarder. Les garçons de café replient les parasols. Lorsque le tonnerre éclate, je me trouve à la hauteur du Café Celou. C’est une sorte de cave, on y accède par quelques marches, côté rue deux fenêtres grillagées papillotent comme les yeux d’un vieillard. Marcel empile les journaux du matin sur ma table préférée. J’aime me retrouver ici, goûter à la tambouille du patron. Marcel, C’est le cuisinier blessé d’un monde qui ne lui fait plus ni chaud ni froid… comme le gratin Dauphinois qu il vient de me servir. Il fait tout. La cuisine, le service, le ménage… Il s’assoit à ma table, on dit tout et rien, comme on le fait avec un pote ronchon. J’entends sa voix fatiguée me raconter toujours les mêmes choses sans interet. Sauf pour lui et moi.
Putain ! Fait un effort Celou….. Sers chaud. Si ça régale pas, au moins ça réchauffe …
Ca le fait rigoler…. Il n’en a rien à foutre.

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