De son village natal, il connait les coins à champignons, cueille les asperges sauvages, porte le travail de ses amis d'enfance... il aime l'agneau de Thierry Capolino, le miel de Stéphane Léonelli. Finalement, le monde extérieur n'a jamais retrouvé les dimensions de la cour de récréation de Saint-Julien-Les-Montagner. Que s'est-il passé depuis... tout ce qu'il a appris ensuite était déjà là, en germe.
Chez Georges Morlot, c'est "Brooklyn Boogie", film attachant du cinéma indépendant américain. Une galerie de personnages et de personnalités qui s'entrecroisent dans un débit de tabac tenu par Auggie (Harvey Keitel).
C'est le problème de la bouillabaisse : une masse de restaurateurs, bloggers, journalistes l'annoncent, la promettent, et quelques rares cuisiniers la font. Bernard Loury est de ceux-là. On le remarque dès le matin sur le marché du vieux-port à Marseille. Il porte sabots, écharpe, béret et moustaches en guidon. Il évalue barbarelles, girelles, roucao, ...
Il y a derrière les plats de notre enfance, l’intuition qu’un autre monde existe. Il est étrange, caché derrière les apparences, il ne demande qu’à se révèler. Il suffit pour cela de se trouver au bon endroit. Chez Gil Renard, par exemple. Lui se fiche d’être de son temps. Le passé, le présent, il en joue. Sa Polenta, je l’ai goûté en cuisine, sur un coin de table, dans un équilibre précaire. Elle provoqua chez moi une appétence, une tentation..
A chacune de ses prestations devant la presse, il se montre brillant. Il emploie les bons mots et sait parler en images, allonger les hésitations, multiplier les confidences, corriger les idées reçues. Devant les caméras des "Racines et des ailes" il nous avait raconté la tuber melanosporum comme personne avant lui. Mais ce qu'il préfère ....
Je l’avais rangé parmi les taiseux, mais des amis mareyeurs m’ont confié qu’il est souvent sur place à choisir son poisson, dès 5h du mat. Ça ne laisse pas de temps à la conversation…. A Bormes-les-mimosas, chaque année je remontais l’interminable butte qui mène à son repaire et retapais à sa porte. Un blogger sachant à peine écrire a tant de choses à dire de l’existence et du talent d’un Chef comme Gil Renard. Il
Seulement une envie de rejoindre le réel, à l’abri de la contamination par la com. Tout près aussi des produits et de ceux qui les travaillent. L’agneau des Alpilles, le foin de La Crau, les poulettes de Géraldine Conay, les petits légumes de Fabien Dumont.. Les saisons sont dans l’assiette, les vins de Dominique Hauvette dans les verres, Flavie et Ivan commentent, recommandent, conseillent…
Philippe Caset est fils d'agriculteur. Il aime la terre, les produits, mais ce qu'il préfère, c'est cuisiner. Une passion qui débute auprès des grands noms de la cuisine française. Il promène sur la longue suite de ses belles rencontres, des pensées d'amitié et de valeurs partagées. Après cinq années de responsabilité au département conserverie du groupe Alain Ducasse, il crée la conserverie PH.émengoa e
C'est fini la légende des gros qui se baffrent de chocolat. Les gros ont maigri, signe d'enrichissement personnel. Leurs femmes sont minces, leurs filles, longilignes. C'est pour eux que Claude Krajner, réinterprête les grandes recettes.
Enfant, Julie ramassait les tomates, les poivrons, les aubergines plantés par son papa maraicher. Chez Pic, personne n'épluchait les légumes mieux qu'elle, mais rapidement Anne-Sophie la rapprocha des responsabilités. Avec Ducasse, au Louis XV à Monaco, elle grandit encore,... jusqu'à comprendre que la femme d'aujourd'hui est aux commandes. Carole Beaupied-Puetzer lui confia celles des cuisines de La Benvengudo. En cet automne, Julie Chaix nous propose une carte inspirée de son histoire, de ses goûts, de
Les siciliennes qui ont quitté leur pays, n'en profitent pas pour changer de façon de cuisiner. Une cuisine tranquille, modeste, appliquée. Ca sent bon la tomate, l'huile d'olive, l'aïl et le fenouil ramassé sur le bord des chemins. On retrouve dans leurs plats, les plaisirs un peu oubliés, un peu perdus qui remontent sans cesse. C'est l'histoire de Sylvia et,... sa maman. Elles ont importé l'Italie à Bormes les mimosas. "Chez Sylvia" on sert une part de ce qu'elles ont goûté, aimé.
Le Cantre Bleu est passé sur le grill, .. et je l'ai découpé. Dans le poisson, je m'acharne à déloger les chairs dans les replis de la tête, je gratte près de l'arête, des cartilages, je suce la naissance des nageoires. Détachées de l'arête principale, les chairs nourries de leur jus vinaigré, reposent dans le grand plat avec laurier, thym, piment (un soupçon). Les filets sont d'un blanc nuageux, ils ont bu la lumière ambiante et une lueur semble s'en dégager. Dressés sur une assiette blanche, ils se distinguent à peine lorsqu'on les porte en bouche. Des bouchées chaudes, lisses et iodées, la chair souple et moëlleuse fond presque sous la langue. La cuisson est remarquable....
Le Mas Candille a pavé le passage qui a mené Basile Arnaud de l'apprentissage jusqu'à son départ pour Londres. Cet éblouissement que, de génération en génération, produisent les voyages sur les jeunes hommes. Il est vrai que Soho ne fait pas le même effet à dix huit ans qu'à soixante-huit. Pourtant, Basile est demeuré en tout, un enfant de Mougins... il vient de s'offrir une nouvelle enfance en prenant la direction de la belle maison mouginoise. Avec son staff, il nous soigne actuellement aux petites fleurs de courgettes en Tempura,.....
Persuadé que l'évènement sanitaire que nous avons traversé ne peut engendrer autre chose que de l'humanité, Denis Fetisson recentre son énergie... Il s'adonne désormais exclusivement à la Place de Mougins, s'allégeant de l'Amandier qu'il a longtemps accompagnée. Le cœur de son métier, c'est la vie. Tout simplement. Les racines de Denis plongent dans une terre reposée, arpentée par des éleveurs,
La vie pour Alain c'est la Truffe d’Alba, la Noix de Saint Jacques de Dieppe, les Gamberoni du Golfe de Gênes. Pour Jean-Michel, le Sablé chocolat noir, Pavlova de myrtilles sauvages, le Baba au whisky. De la poèsie, de l'instinct, sans jamais marcher au hasard, le chemin a toutes les caractéristiques de la détermination. "La restauration, c'est un métier pour faire plaisir au gens."
S'attabler chez Jany Gleize, une fois dans sa vie, ce n'est pas assez. Il en faut au moins deux : quand on est jeune et quand on est vieux. C'est mon vécu. Une première où j'ai découvert le plaisir simple des mets, puis la deuxième ou je l'ai retrouvé. Tel qu'il fut. Jany Gleize évolue avec aisance entre la tradition d'Escoffier et la modernité. Discrètement, il ringardise les modernes et modernise les anciens. Un mélange d'élégance et de fraicheur, ça sent bon le thym et la sarriette qui prospèrent dans les collines voisines
Il est l'épicurien qui raconte, car la vie c'est aussi passer des soirées entières à refaire la liste des moments qui ont marqué notre existence. Il ne nous prédit pas un avenir plus beau. L'âge d'or, c'était la génération juste avant. La sienne.