comment affirmer être d'ici sans jamais arpenter les pentes raides qui mènent à Notre Dame. Elle est l'image de la cause, de la révolte, mais n'appelle pas à la révolution.
S'il était un organe, le gars des villes serait un intestin. Il n'a jamais autant aimé les territoires ruraux que sous l'occupation, quand un grand-père maraîcher, un oncle éleveur lui faisaient passer
L'homme au feutre avançait vers moi, Il posa le cul sur une chaise et le scotch sur ma table lorsqu’il me demanda si je permettais. - On peut rien vous refuser - C'est vrai, on me dit toujours oui, alors que je ne demande rien. Il grignotait un Mastar, création géniale de Ber, petit pain frit et farci....
Ça devait être un lieu de curiosité et de découverte des vins du monde, c'est devenu un lieu de partage et d'amitié. Dans Sa Cave, Alexandre Dimitch nous livre un récit d'explorations vigneronnes où Rosés de Provence côtoient Côtes du Rhône, vins de Bourgogne, de Loire, du Languedoc, d'Italie et d'ailleurs,...
Le vieux puits, les cyprès, l’olivier, l’éclat des Petunia, à midi l’ombre et le frais, la douceur de l’éclairage du soir, les contorsions des bois flottés comme des bibelots vivants. Pour un temps, ce sera merveilleux…
De son village natal, il connait les coins à champignons, cueille les asperges sauvages, porte le travail de ses amis d'enfance... il aime l'agneau de Thierry Capolino, le miel de Stéphane Léonelli. Finalement, le monde extérieur n'a jamais retrouvé les dimensions de la cour de récréation de Saint-Julien-Les-Montagner. Que s'est-il passé depuis... tout ce qu'il a appris ensuite était déjà là, en germe.
Chez Georges Morlot, c'est "Brooklyn Boogie", film attachant du cinéma indépendant américain. Une galerie de personnages et de personnalités qui s'entrecroisent dans un débit de tabac tenu par Auggie (Harvey Keitel).
La pâte au remarquable velouté est souple, soyeuse. Gourmande comme l'Italie, parfaite comme l'Asie, elle s'enveloppe et fond en bouche dans un fin et onctueux bouillon de volailles monté en beurre... Puissance et longueur du foie gras, parfums boisés d'une Julienne de truffe, accent tonique du parmesan....
Rien dans cette belle maison ne se fait sans ferveur,… et l'avenir se construit. Sophie gère et embellit le quotidien, cette année encore, Bar à vin, terrasses et vérandas seront le théâtre de quelques belles soirées Jazz…
Il n'invente rien et même quand il copie, il n'est pas attentif. Ce qu'il savait des choux farcis, de la Daube, de la Blanquette, lui avait été transmis par Mamita et tante Anna. Des mains connues de lui seul et qui ne l'ont jamais libéré de la peur de faire mal. En cuisine, il se sentait en danger, d'avoir tapé à la porte d'une prestigieuse école de cuisine l'a rassuré. Il n'a plus peur… Mais il a toujours mal. ..
Sa bouillabaisse, elle m’avait coûté un bras. Mon pote Costa, pigiste dans une revue gastronomique avait promis que je m’en souviendrais longtemps. J’essaie encore d’en retrouver le souvenir. Je l’ai payée trop cher, ça, je m’en souviens. ..
Je me suis trop longtemps tenu hors des sentiers que je pratiquais entre Méjanes et Cacharel. J'en ai eu de nouveau l'appétit. Un moment d'émerveillement est toujours probable lorsqu'on s'éloigne des Saintes maries par la D85 pour rejoindre les réserves de taureaux aux abords du domaine Paul Ricard.
C'est le problème de la bouillabaisse : une masse de restaurateurs, bloggers, journalistes l'annoncent, la promettent, et quelques rares cuisiniers la font. Bernard Loury est de ceux-là. On le remarque dès le matin sur le marché du vieux-port à Marseille. Il porte sabots, écharpe, béret et moustaches en guidon. Il évalue barbarelles, girelles, roucao, ...
C'est dans ce bistrot de pays tabac-journaux que tous les matins, j'aimerais prendre mon café... et tous les midi, le plat du jour de Nicole. Dans une petite cuisine, elle prépare les pieds&paquets que j'aime, ceux que l'on n'a pas revisités. Les pieds&paquets, je ne veux pas qu'ils me surprennent, ne pa
Pour alléger nos peines, on a parfois transformé les personnes précaires en êtres de fiction. On ne fait pas à manger aux êtres de fiction, il suffit de refermer son journal, éteindre son écran pour les renvoyer chez eux. En 2022, on s'assoit ensemble, en même temps, à la même table !
On peut ignorer un texto, mais avec ma fille, il vaut mieux ne pas le faire. "Papa super adresse… Chez Yasmine.. Falafel Kebab… Tout fait maison, sortie métro Notre Dame du Mont..". Le charme de ce quartier, c'est qu'il est sillonné tout le jour par des gens qui redessinent le monde. Leur imaginaire imprègne les rues. Redessiner le monde, c’est un peu le refaire et Yasmine y participe ...
Il y a derrière les plats de notre enfance, l’intuition qu’un autre monde existe. Il est étrange, caché derrière les apparences, il ne demande qu’à se révèler. Il suffit pour cela de se trouver au bon endroit. Chez Gil Renard, par exemple. Lui se fiche d’être de son temps. Le passé, le présent, il en joue. Sa Polenta, je l’ai goûté en cuisine, sur un coin de table, dans un équilibre précaire. Elle provoqua chez moi une appétence, une tentation..
Quel pied de patrouiller les chemins vignerons du Medoc et de Bourgogne à l'affût de quelques quilles d'exception. Gammes de produits à tester, notes à rassembler… C'est pas toujours facile pour mon pote Alexandre. Ses meilleurs coups, il les fait tout près, tout près. Ainsi le Domaine MYRKO IGP Côteaux du Verdon… à Esparron de Pallières. 10 hectares de vignes certifiées en agriculture biologique, Myrko Tépus et Marianne Conan,...
Trois salles et une terrasse, des tables espacées, des convives à l'aise. Pendant le service, Gilles Moreau a pour chacun d'eux un petit mot, une gentillesse. En dehors, il a la faconde, il est jovial et rit fort. En cuisine, il suggère, donne la mesure à une équipe rodée, solidaire et dynamique. En salle, c'est la jeunesse, l'écoute, la vivacité. La truite de Nicolas Mairignac est remarquable. Par la qualité du produit, l'excellence de la cuisson, la subtilité de la composition.
On ne se souvient pas seulement d'un livre qu'on a lu , d'un poisson qui nous a régalé… on se souvient aussi des moments où on a lu et dégusté. On a aussi bavardé, rigolé, trinqué, baroudé
Ça m'a rappelé qu'on est aussi de la viande. Je l'avais occulté, je m'étais extrait du vivant. ...
L'Amandier est la maison du besoin de nostalgie et de tendresse. L'entrée nous rassure, l'escalier nous invite, les salons nous apaisent, les gens de salles nous mettent à l'aise, la cuisine de Sébastien nous amadoue, la terrasse et la vue sur le pays de Grasse nous éblouissent... Picasso, Fernand Léger, Picabia, Yves Saint Laurent, Chr
A chacune de ses prestations devant la presse, il se montre brillant. Il emploie les bons mots et sait parler en images, allonger les hésitations, multiplier les confidences, corriger les idées reçues. Devant les caméras des "Racines et des ailes" il nous avait raconté la tuber melanosporum comme personne avant lui. Mais ce qu'il préfère ....
t le bonheur d’un metteur en scène. Jolie fontaine, massif végétal, voie pavée en arcs de cercle, ici le piéton prend le pas sur l’automobile. A l’intérieur, murs parés de fresques, étals de poissons frais au couleurs vives, branchies rouge vif, corps droits,…. Viviers de langoustes, de homards, poulpes, gambas, crevettes, loups de ligne, lottes.
Je l’avais rangé parmi les taiseux, mais des amis mareyeurs m’ont confié qu’il est souvent sur place à choisir son poisson, dès 5h du mat. Ça ne laisse pas de temps à la conversation…. A Bormes-les-mimosas, chaque année je remontais l’interminable butte qui mène à son repaire et retapais à sa porte. Un blogger sachant à peine écrire a tant de choses à dire de l’existence et du talent d’un Chef comme Gil Renard. Il
Si t'habites Aups, va faire les vins buissonniers au Caveau d'Alexandre, pour apprendre c'est top… Pour déguster c'est top aussi.
Seulement une envie de rejoindre le réel, à l’abri de la contamination par la com. Tout près aussi des produits et de ceux qui les travaillent. L’agneau des Alpilles, le foin de La Crau, les poulettes de Géraldine Conay, les petits légumes de Fabien Dumont.. Les saisons sont dans l’assiette, les vins de Dominique Hauvette dans les verres, Flavie et Ivan commentent, recommandent, conseillent…
Carrossé façon Pininfarina, avec sous le capot ce qu'il faut pour aller loin. Ils sont trois : le contrôle, l'instinct et la virtuosité. David, Vincent, et Gildas pratiquent les sentiers locaux et bifurquent vers des pistes aux senteurs japonisantes. Ils sont assez doués pour ne pas aller dans tous les sens. Tout ça chante clair. A la lecture de la carte, je pressentais déjà la rencontre heureuse de l'huître et du
Entre Arles et les Saintes maries, il n'y a pas de virage (vérifiez sur le plan de la région). Rien qui ne gêne le galop des chevaux, le vol des flamants, la course des taureaux,... Toute la beauté à l'horizontale.
Philippe Caset est fils d'agriculteur. Il aime la terre, les produits, mais ce qu'il préfère, c'est cuisiner. Une passion qui débute auprès des grands noms de la cuisine française. Il promène sur la longue suite de ses belles rencontres, des pensées d'amitié et de valeurs partagées. Après cinq années de responsabilité au département conserverie du groupe Alain Ducasse, il crée la conserverie PH.émengoa e
Dans le temps, les écrivains contaient en lignes, aujourd'hui les rédacteurs du web comptent en signes... Parce qu'ils écrivent tous la même chose ? Oui,... et c'est mauvais signe. ils devront écrire beaucoup pour se faire la main,... et une...
C'est fini la légende des gros qui se baffrent de chocolat. Les gros ont maigri, signe d'enrichissement personnel. Leurs femmes sont minces, leurs filles, longilignes. C'est pour eux que Claude Krajner, réinterprête les grandes recettes.
Mordre dans un croissant de catalogue, et celui bien feuilleté, issu du savoir-faire d'un vrai boulanger, sont deux expériences qui nous apprennent la frustration et le plaisir. D'un point de vue philosophique, réjouissons-nous de l'expérience, d'un point de vue pratique, la frustration du matin est insupportable. Beaucoup d'entre nous ont renoncé au croustillant, au fondant, à la longueur e
- Qui c’est ? - Ouvre, Boule ! c’est Casa. - Rentre, mon petit. Elle serre fort son visage fripé contre les joues de Casa et sonne deux grosses bises. - Boudiou, que tu es beau ! Assied toi, minot, je vais te faire un bon café. Au quartier, Boule c’était un peu notre maman. Rossi, son fiston, on l’a trouvé un matin d’octobre devant le MaxiClub, 2 balles dans la tête, une autre dans le cœur.
Dans les vieux polars, j'aime bien quand le détective se lève et laisse sur la table quelques billets qu'il retire d'une liasse ....
J'ai remonté le col de mon blouson, la pluie ne va pas tarder. Les garçons de café replient les parasols. Lorsque le tonnerre éclate, je me trouve à la hauteur du Café Celou. C'est une sorte de cave, on y accède par quelques marches, côté rue deux fenêtres grillagées papillotent comme les yeux d'un vieillard. Marcel empile les journaux du matin sur ma table préférée. J'aime me retrouver ici, goûter à la tambouille du patron. Marcel, C'est le cuisinier blessé d'un monde qui ne lui fait plus ni chaud ni froid…
Enfant, Julie ramassait les tomates, les poivrons, les aubergines plantés par son papa maraicher. Chez Pic, personne n'épluchait les légumes mieux qu'elle, mais rapidement Anne-Sophie la rapprocha des responsabilités. Avec Ducasse, au Louis XV à Monaco, elle grandit encore,... jusqu'à comprendre que la femme d'aujourd'hui est aux commandes. Carole Beaupied-Puetzer lui confia celles des cuisines de La Benvengudo. En cet automne, Julie Chaix nous propose une carte inspirée de son histoire, de ses goûts, de
Les siciliennes qui ont quitté leur pays, n'en profitent pas pour changer de façon de cuisiner. Une cuisine tranquille, modeste, appliquée. Ca sent bon la tomate, l'huile d'olive, l'aïl et le fenouil ramassé sur le bord des chemins. On retrouve dans leurs plats, les plaisirs un peu oubliés, un peu perdus qui remontent sans cesse. C'est l'histoire de Sylvia et,... sa maman. Elles ont importé l'Italie à Bormes les mimosas. "Chez Sylvia" on sert une part de ce qu'elles ont goûté, aimé.
Le Cantre Bleu est passé sur le grill, .. et je l'ai découpé. Dans le poisson, je m'acharne à déloger les chairs dans les replis de la tête, je gratte près de l'arête, des cartilages, je suce la naissance des nageoires. Détachées de l'arête principale, les chairs nourries de leur jus vinaigré, reposent dans le grand plat avec laurier, thym, piment (un soupçon). Les filets sont d'un blanc nuageux, ils ont bu la lumière ambiante et une lueur semble s'en dégager. Dressés sur une assiette blanche, ils se distinguent à peine lorsqu'on les porte en bouche. Des bouchées chaudes, lisses et iodées, la chair souple et moëlleuse fond presque sous la langue. La cuisson est remarquable....
Le Mas Candille a pavé le passage qui a mené Basile Arnaud de l'apprentissage jusqu'à son départ pour Londres. Cet éblouissement que, de génération en génération, produisent les voyages sur les jeunes hommes. Il est vrai que Soho ne fait pas le même effet à dix huit ans qu'à soixante-huit. Pourtant, Basile est demeuré en tout, un enfant de Mougins... il vient de s'offrir une nouvelle enfance en prenant la direction de la belle maison mouginoise. Avec son staff, il nous soigne actuellement aux petites fleurs de courgettes en Tempura,.....
Persuadé que l'évènement sanitaire que nous avons traversé ne peut engendrer autre chose que de l'humanité, Denis Fetisson recentre son énergie... Il s'adonne désormais exclusivement à la Place de Mougins, s'allégeant de l'Amandier qu'il a longtemps accompagnée. Le cœur de son métier, c'est la vie. Tout simplement. Les racines de Denis plongent dans une terre reposée, arpentée par des éleveurs,
La vie pour Alain c'est la Truffe d’Alba, la Noix de Saint Jacques de Dieppe, les Gamberoni du Golfe de Gênes. Pour Jean-Michel, le Sablé chocolat noir, Pavlova de myrtilles sauvages, le Baba au whisky. De la poèsie, de l'instinct, sans jamais marcher au hasard, le chemin a toutes les caractéristiques de la détermination. "La restauration, c'est un métier pour faire plaisir au gens."
L’IMAGINAIRE MARSEILLAIS fait de Notre-Dame de la Garde l’emblème de la tradition confronté au monde moderne. Dans son restaurant « L’Eau Vive », on lit la carte comme un poème de Paul Fort qu’on apprenait à la communale… Des plats sans surprises mais que l’on attend, ils deviendront pour un moment, nos plats préférés.
Évoquer La Bastide de Moustiers, c’est évidemment, une fois encore applaudir Ducasse, c’est à dire participer à la grande marche du monde de l’art culinaire,… et prendre position pour le bon dictateur. Car Ducasse, c’est un système totalisant, comme une eau qui se répand sur une plaque de métal. Il faut être patient pour trouver des points de rouille, des interstices et pénétrer ses préférences, ses faiblesses.
Carrossé façon Pininfarina, avec sous le capot ce qu'il faut pour aller loin. Ils sont trois : le contrôle, l'instinct et la virtuosité. David, Vincent, et Gildas pratiquent les sentiers locaux et bifurquent vers des pistes aux senteurs japonisantes. Ils sont assez doués pour ne pas aller dans tous les sens. Tout ça chante clair. A la lecture de la carte, je pressentais déjà la rencontre heureuse de l'huître et du
S'attabler chez Jany Gleize, une fois dans sa vie, ce n'est pas assez. Il en faut au moins deux : quand on est jeune et quand on est vieux. C'est mon vécu. Une première où j'ai découvert le plaisir simple des mets, puis la deuxième ou je l'ai retrouvé. Tel qu'il fut. Jany Gleize évolue avec aisance entre la tradition d'Escoffier et la modernité. Discrètement, il ringardise les modernes et modernise les anciens. Un mélange d'élégance et de fraicheur, ça sent bon le thym et la sarriette qui prospèrent dans les collines voisines
Il est l'épicurien qui raconte, car la vie c'est aussi passer des soirées entières à refaire la liste des moments qui ont marqué notre existence. Il ne nous prédit pas un avenir plus beau. L'âge d'or, c'était la génération juste avant. La sienne.
Est-on presque un vieil homme lorsqu'on est plus séduit par la nostalgie que par la nouveauté ? Je suis plus souvent surpris que déçu. Ainsi le passage récent et soudain de "I love Everybody" sur les ondes, qui a laissé les gens